Marion Négrier parmi les Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO 2025

8 October 2025

Magnifique nouvelle : Marion Négrier fait partie des 34 lauréates du 19e Prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science.

Aujourd’hui, elle montera sur scène pour recevoir son trophée dans la catégorie « Innover pour un futur durable ». Ce prix est ultra-prestigieux et sélectif : 34 lauréates choisies parmi 700 candidates par un jury de plus de 30 membres de l’Académie des sciences. Marion a été distinguée pour son postdoctorat consacré à la transformation des déchets textiles en matériaux durables du futur.

Elle rejoint ainsi la grande communauté de femmes scientifiques récompensées par ce prix depuis sa création en2007 – dont Kindness Isukwem, doctorante du CEMEF et lauréate 2024.

 

C’est l’occasion de faire un petit retour sur son parcours. Marion se livre en quelques questions.

A la première, totalement liée à son prix : Quel message aimerais-tu adresser aux jeunes femmes ?

Marion a ce bel élan du coeur : Osez ! Une idée, une opportunité, une intuition… parlez-en, lancez-vous. On a souvent tout à gagner, et rien à perdre.

Marion a beaucoup pratiqué ce mantra. Oser changer, écouter ses aspirations, se jeter à l’eau. Elle l’a fait déjà à plusieurs reprises :

Quel est ton parcours ?

J’ai commencé par des études vétérinaires avant de me tourner vers l’ingénierie, attirée par la résolution de problèmes et l’impact concret de la recherche. Je me suis passionnée pour la chimie verte. Après un stage à l’EPFL sur l’extraction de molécules du bois pour la fabrication de produits cosmétiques et plastiques, j’ai poursuivi en thèse au CEMEF sur le recyclage textile en matériaux à haute valeur ajoutée. J’ai ensuite décidé de valoriser mes recherches à travers un postdoctorat entrepreneurial dans le but de créer une start-up.

Quels défis as-tu relevés dans ta thèse ?

Transformer des déchets textiles en bio-aérogels comporte au moins deux défis : tout d’abord, il faut dissoudre et régénérer la cellulose malgré la variabilité des fibres et la présence de colorants ou d’additifs. Une fois que j’ai eu obtenu des solutions de cellulose dissoutes, je me suis lancée dans le défi d’utiliser des techniques conventionnelles de mise en forme pour élaborer des matériaux à base de ces solutions. J’ai pu déterminer les conditions expérimentales idéales pour ces techniques et adapter la forme de mes matériaux en fonction des applications visées (i.e. production de billes ou impression 3D par exemple).

Quelles avancées majeures ta thèse a apportées ?

J’ai montré qu’il est possible de recycler chimiquement des textiles cellulosiques, aujourd’hui presque toujours incinérés, pour en faire des matériaux capables de remplacer certaines matières plastiques. Ma recherche a démontré qu’il est possible d’adapter des techniques utilisées dans la plasturgie à des matières biosourcées, elle ouvre la voie à de nouvelles solutions durables encore largement à explorer.

Qu’est-ce qui t’a motivée à poursuivre en postdoc ?

Mes résultats montraient un vrai potentiel industriel mais sans débouché concret. C’était frustrant d’autant que j’ai toujours voulu entreprendre. Le postdoc entrepreneurial me permet de tester les applications, tout en me formant à la création d’entreprise Deeptech.

En quoi tes recherches peuvent avoir un impact concret ?

Seuls 7% des textiles sont recyclés aujourd’hui, et 1% redeviennent du fil. Mon objectif est de transformer ces déchets en matériaux verts et polyvalents, capables de remplacer des plastiques du quotidien. Oui, un simili-plastique à base de coton, c’est possible !

Qu’est-ce que t’a apporté le CEMEF ?

Un cadre de vie exceptionnel, des échanges riches avec des chercheurs de tous horizons, un accès à des équipements de pointe et un encadrement solide. J’y ai acquis des compétences transversales, autant scientifiques qu’humaines, dans un environnement bienveillant et stimulant.

Et les trois mots de la fin : Si tu devais décrire le CEMEF en 3-4 mots ?

Innovation – Apprentissage – Expertise

Marion poursuit ses activités de recherche dans l’objectif de créer sa startup, Blendcel, très prochainement.

Toutes nos félicitations pour ce magnifique prix qui récompense un beau parcours scientifique !

 

 

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