Mehdi Khalloufi reçoit le prix de thèse AFM 2019

17 septembre 2019

C'est le Prix Paul Germain de l'AFM, Association Française de Mécanique, que s'est vu décerner Mehdi Khalloufi. Il récompense son travail de thèse sur les écoulements multiphasiques avec changement de phase et ébullition dans les procédés de trempe qu'il a réalisé au CEMEF sous la supervision d'Elie Hachem, Rudy Valette et Elisabeth Massoni.

Le prix de thèse AFM 2019 décerné à Mehdi Khalloufi

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Mehdi Khalloufi à droite de l'image, lauréat ex-aequo du Prix Paul Germain 2019

 

C'est le Prix Paul Germain de l'AFM, Association Française de Mécanique, que s'est vu décerner Mehdi Khalloufi.
 
Il récompense son travail de thèse sur les écoulements multiphasiques avec changement de phase et ébullition dans les procédés de trempe qu'il a réalisé au CEMEF sous la supervision d'Elie Hachem, Rudy Valette et Elisabeth Massoni.
 
Ce prix prestigieux est le deuxième qui récompense la thèse de Mehdi. La qualité de son travail de recherche avait déjà été reconnue par le Prix Tom Bell de l'IFHTSE en 2017.
 
Mehdi a reçu le prix AFM Paul Germain lors de l'édition 2019 du Congrès Français de Mécanique qui s'est tenue à Brest fin août 2019.
 
Mehdi Khalloufi a soutenu sa thèse en décembre 2017. Il est depuis en séjour postdoctoral à l'Université de Duke, en Caroline du Nord.
 
Nous sommes très fiers de lui.

Bravo Mehdi !

 

 

Lancement d’un nouveau mastère spécialisé en calcul haute performance et intelligence artificielle

1 mai 2019

Le MS HPC-AI couvre un ensemble essentiel de compétences en informatique, en mathématiques pour le traitement et l’analyse de données massives issues de l’expérience et de la simulation.

 

Youssef Mesri a monté ce programme en lien étroit avec le milieu économique. Il porte ce nouveau projet avec conviction. Il nous en dit plus :

Pourquoi une nouvelle formation en calcul haute performance et intelligence artificielle

Il y a deux raisons à la mise en place de cette nouvelle formation.

Notre activité de recherche porte sur des projets interdisciplinaires qui comportent à la fois de la modélisation, de la simulation, du calcul et de l’analyse des données. Ce domaine a évolué rapidement grâce à l’accès à des super calculateurs de plus en plus puissants et à des data centers décentralisés. Tout cela aboutit à une prolifération de données favorisant l'association des modèles causaux avec l'apprentissage automatique.

 

Ce nouveau paradigme de traitement de ces données requiert des compétences à la fois en calcul haute performance – simulation et en analyse de données. Actuellement, il n’existe pas sur le marché de profils complets. Pourtant ce besoin est clairement identifié dans l’industrie. Il devient plus que nécessaire de former à ces compétences. Aujourd’hui, il n’y a pas de formations en France de haut niveau couplant ces deux disciplines.

Pourquoi au CEMEF

Le CEMEF a une activité de recherche historique en simulation et calcul haute performance pour répondre aux problématiques industrielles.  Son approche top-down, consistant en l’identification du besoin industriel, sa modélisation, sa simulation et son analyse, lui permet de concevoir cette nouvelle formation en associant toutes les compétences de MINES ParisTech et d’autres institutions partenaires (INRIA,Onera, Ifpen).

Plus globalement, le Mastère Spécialisé HPC AI est porté par MINES ParisTech. L’école a défini dans son plan stratégique un axe d’excellence dans le domaine des mathématiques et de l’ingénierie numérique. Elle est à l’initiative de différents projets dans ce domaine (ie le projet Carnot MINES MINDS, les chaires ANR industrielles DIGIMU ou INFINITY) et membre de deux instituts 3IA… C’est tout à fait naturel que cette formation voit le jour à l’école.

 

Qu'est-ce qui te motive dans ce projet

La formule du Mastère Spécialisé est une belle opportunité d’associer le milieu académique, le monde industriel et les étudiants sur des thématiques d’innovation. Il offre l’occasion de créer un écosystème cohérent grâce à une interaction forte entre ces univers. Il se fonde sur une thématique du CEMEF qui n’est pas traditionnelle. Les intervenants seront à 40 % du CEMEF, les 60% autres viendront de MINES ParisTech, de l’INRIA, de l’industrie. Ce projet par l’ouverture qu’il représente est d’une immense richesse.

 

Pourquoi les étudiants devraient suivre cette formation

J’ai envie de dire aux étudiants qui sont bons en maths ou en informatique : bien sûr les portes de l’industrie vous sont ouvertes après votre formation initiale, mais complétez votre cursus avec cette année de spécialisation et vous verrez les portes s’ouvrir grandement partout dans le monde.

Cette formation en 3 mots

Simplement, je dirai : HPC AI pour l'industrie

Cela résume bien le tout.

 

 
 
 

 

Les Aérogels ont leur COST Action

24 avril 2019

Les Aérogels ont leur COST Action

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37 pays européens ont confirmé leur participation au programme COST – Action AERoGELS mis en œuvre dans le cadre des financements de l’Union européenne, Horizon H2020.

COST ? C’est quoi ? C’est d’abord un programme – Coopération européenne en science et technologie – de mise en réseau des communautés de recherche et d’innovation en Europe. Ce programme finance des Actions COST dont le but est de fédérer les communautés de recherche autour d’une thématique scientifique.

Les Actions sont soumises à sélection très sélective (taux de succès de 15%). Elles permettent l’organisation d’échanges, des écoles thématiques et des workshops. Ce sont des plateformes efficaces pour renforcer les liens existants et créer de nouvelles collaborations. Chaque Action s’organise autour d’un Comité de Management constitué de représentants nationaux nommés par les pays qui souhaitent participer.

Pour l’Action COST AERoGELS, c’est Tatiana Budtova, professeur au CEMEF – MINES ParisTech et Francisco Ruiz de Keey Aerogel qui ont été nommés au Comité de Management pour représenter la France.
Tatiana est responsable de l’équipe BIO, « Polymères et Composites Biosourcés » au CEMEF. Le CEMEF est un laboratoire de 1er plan pour ses recherches sur les bio-aérogels. Ses travaux ont débuté dès le début des années 2000 avec un projet européen, AeroCell. Depuis, Tatiana et son équipe ont permis de belles avancées dans le domaine.

 

Dans l’Action en cours, Tatiana a également été nommée responsable du groupe de travail sur les applications environnementales des aérogels.

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L’Action COST AERoGELS porte sur la recherche et l’innovation des aérogels pour les sciences de la vie et l’environnement. Sur le premier domaine, elle s’intéressera plus particulièrement aux applications pharmaceutiques et bio-médicales. Pour le second, elle explorera les possibilités pour le traitement et l’élimination de polluants, la gestion de l’énergie, l’analyse de son cycle de vie. L’originalité sera de combiner des approches qui prennent en compte à la fois, la corrélation entre structure et propriétés du matériau, les aspects réglementaires et les enjeux économiques circulaires.

Les aérogels sont des matériaux nanostructurés très légers, très poreux avec une surface interne poreuse très importante ce qui leur confère des propriétés physico-chimiques accordables. Ces propriétés en font des matériaux extrêmement polyvalents pour des applications variées. Certains types d’aérogels sont déjà sur le marché, dans le secteur de la construction ou de l’aéronautique notamment, mais tout le potentiel offert par les aérogels reste à découvrir, nous dit Tatiana. L’intérêt de cette action est son interdisciplinarité entre secteurs qui échangent très peu. A terme, l’idée est de développer des solutions innovantes et intégrées pour l’environnement et avoir une production plus propre et intelligente en Europe.

L’Action COST AERoGel a démarré le 30/04/2019 pour une période de 4 ans avec 37 pays européens ainsi que la Jordanie, la Russie et le Costa Rica.

>> Voir le site de l’Action COST AERoGELS

 

Bel avenir pour les aérogels de cellulose

24 avril 2019

Bravo à Tatiana Budtova et son équipe. Plus de quinze  années de recherches sur les aérogels biosourcés (bio-aérogels) aboutissent à plusieurs avancées significatives sur les aérogels de cellulose.

Pour comprendre de quoi il s’agit, faisons un petit retour en arrière.

Fin 2015, démarre le projet européen H2020 Nanohybrids « New generation of nanoporous organic and hybrid aerogels for industrial applications: from the lab to pilot scale production ». Le CEMEF est impliqué dans le projet pour ses travaux sur les aérogels de cellulose. Il est coordonné par l’Hamburg University of Technology et vise l’élaboration d’aérogels en forme de billes de différentes tailles pour des applications industrielles. Dans les demandes, celle de mettre en oeuvre des billes d’aérogels de très petites tailles, en dessous de trente microns.

L’histoire pourrait s’arrêter là… Mais nos chercheuses continuent à creuser. La mise en œuvre des aérogels nécessite un séchage supercritique. Il est obligatoire pour retirer le solvant et conserver la porosité et la nanostructure du matériau, qui lui donnent ses propriétés exceptionnelles : légèreté, grand pouvoir d’absorption et d’isolation.Le séchage supercritique a un défaut. Il coûte cher. Alors, nos chercheuses se lancent ce défi. Trouver le moyen de produire des bioaérogels sans passer par cette étape.

Nous avons fonctionné à l’intuition. Mais une intuition fondée sur une longue expérience des aérogels de cellulose dit Tatiana.

Elles avancent par essais-erreurs. Elles trouvent un moyen de conserver les propriétés de l’aérogel de cellulose juste sous vide primaire, sans séchage supercritique. Cette technique permet la mise en œuvre de monolithes et de billes. Elle fait baisser le prix du matériau. Ce qui offre de nouvelles perspectives d’applications pour ce nouvel xérogel.

Tatiana Budtova est responsable de l’équipe BIO du CEMEF. Elle travaille sur les bioaérogels depuis 2004. Elle a encadré 5 thèses dans ce domaine.Lucile Druel soutient sa thèse le 10 mai 2019, sur les Aérogels à base de cellulose : propriétés et production  sous forme de billes.

 

Nous vous présentons notre dernier équipement remarquable

2 juillet 2019

Le savez-vous ? MINES ParisTech vient de doter le CEMEF d'un nouvel équipement remarquable. Cette acquisition est exceptionnelle. Le nouveau microscope 3D ouvre de nombreuses possibilités en matière d'analyse des matériaux. Ses configurations en font un équipement unique au monde :

  • analyse en trois dimensions sur de relativement grands volumes et réalisation de lames minces et nano-objets,
  • analyse chimique et cartographie d'orientation, en 2D ou 3D,
  • suivi séquentiel des évolutions de microstructure au cours de traitements thermiques à haute température grâce à un dispositif unique…
 
Nathalie Bozzolo, Professeur en métallurgie physique au CEMEF, s'est prêtée au jeu des questions-réponses.
 
 
 
 

 

Tatiana Budtova, médaille d’argent 2020 du CNRS

23 mars 2020

Tatiana budtova, enseignant-chercheur du cemef est récipiendaire de la médaille d’argent 2020 du CNRS.

Tatiana Budtova, lors d'une visite des équipements du CEMEF

C’est une grande fierté et une belle reconnaissance des travaux qu’elle mène depuis une vingtaine d’années sur les bio-aérogels.

A cette occasion, nous avons eu envie qu’elle nous en dise un peu plus sur ses travaux de recherche et sur leur portée.

Quelle est ton activité de recherche ?

Je travaille sur le développement de nouveaux matériaux à base de polymères biosourcés, comme, la cellulose ou l’amidon. L’utilisation de ce type de polymères est, pour l’instant, « trop » traditionnelle avec des applications dans le textile, l’agro-alimentaire ou la cosmétique (comme agents modifiants de viscosité).

J’essaie de préparer de nouveaux biomatériaux avec une plus grande valeur ajoutée : avec des nouvelles fonctions « imprévues » pour des nouvelles applications. Par exemple, nous utilisons la pectine (ce qui sert à gélifier la confiture) comme matériaux super isolants thermiques.

Je ne fais pas de modifications chimiques, mais je suis intéressée par toute la « chaine » de fabrication des biomatériaux, de leur formulation (dissolution, propriétés de solutions comme l’écoulement et la gélification) et leur mise en forme (impression 3D, séchage) jusqu’à leurs propriétés d’usage (porosité, propriétés mécaniques, conductivité thermique, utilisation pour des applications biomédicales).

Tatiana Budtova, récipiendaire de la médaille d'argent 2020 du CNRS
Peux-tu décrire ton parcours en 5 dates ?

1992 : Soutenance de ma thèse de doctorat sur les polymères
1999 : Habilitation à diriger la recherche
2004 : Début de travaux sur les bio-aérogels

Il est intéressant ici de raconter leur histoire. Les aérogels à base de silice ont été inventés dans les années 1930 puis oubliés. Dans les années 1970-90, ils réapparaissent et des aérogels à base de polymères synthétiques sont synthétisés. Les bio-aérogels verront le jour au début des années 2000. L’idée étant de fabriquer des aérogels sans chimie, à base de polymères « tout prêt » créés par la nature. Cette idée vient d’une discussion avec des collègues du centre MINES ParisTech PERSEE. Ils sont experts en aérogels inorganiques et à base de polymères synthétiques. Côté CEMEF, nous sommes spécialistes des polymères biosourcés et des gels. Pourquoi ne pas « marier » les « bio » + « aéro » + « gel » ?

Suivra un projet européen « AeroCell » mené sous la coordination de l’entreprise Lenzing, spécialiste de la cellulose. En 2004, le CEMEF et PERSEE déposent une enveloppe SOLEAU. A l’époque, on appelle ce nouveau matériau « aérocellulose ». Maintenant, on donne le nom générique de « bio-aérogel » à tous les aérogels à base de polymères biosourcés.

2008 : Création de la Chaire Industrielle Bioplastiques soutenu et financé par Arkema, L’Oreal, Nestle, PSA et Schneider Electric
2014 : Découverte que les aérogels de pectine sont super-isolants thermiques (2013) et prix des Techniques Innovantes pour l’Environnement

échantillons d'aérogels, activités de recherche de Tatiana Budtova
Quelle est ton actualité de recherche ?

Les challenges actuels portent sur la réduction des coûts de préparation des bio-aérogels (en évitant le séchage supercritique) et sur le ralentissement de leur vieillissement. Je m’intéresse également au développement de bio-aérogels de formes complexes par l’impression 3D pour des applications biomédicales. Enfin, j’explore d’autres types d’application vers l’énergie notamment.

Quelle est ta contribution majeure ?

La découverte et le développement de nouveaux matériaux biosourcés : les bio-aérogels.

Que représente ce prix pour toi ?

Je suis bien sûr très honorée par cette récompense. Je voudrais souligner qu’elle est la résultante d’un travail d’équipe : sans mes collègues et leur soutien, et surtout sans mes doctorants et post-doctorants, toutes ces réalisations n’auraient pas été possibles.

Et maintenant ?

Je vais continuer mes recherches sur les bio-aérogels, et sur les matériaux biosourcés en général. Ce domaine de recherche me passionne et il y a encore tant de choses à découvrir et développer. Il reste pas mal de travail à faire avant la mise sur le marché des bio-aérogels.

Propos recueillis le 3 mars 2020.

Tatiana Budtova recevra sa médaille d’argent lors d’une cérémonie organisée par le CNRS à l’automne 2020.

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